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Nymphoplastie de réduction
Définition
L’hypertrophie des petites lèvres peut être à la source d’une gêne fonctionnelle :
- Vestimentaire (port de jean serré, de string, de maillot de bain moulant).
- Physique lors de certaines pratiques sportives (vélo, équitation).
- Sexuelle : physique (interposition des petites lèvres lors de la pénétration) ou psychologique (gêne à se dénuder devant un partenaire).
La nymphoplastie de réduction est la réduction chirurgicale des petites lèvres. Elle peut être effectuée dès l’âge adulte (après la puberté) et sans limite d’âge.
Objectifs
La réduction de la taille des petites lèvres a pour objectif d’obtenir une vulve harmonieuse avec une taille des petites lèvres en rapport avec celle des grandes lèvres et du volume de la vulve, mais surtout de diminuer la gêne fonctionnelle associée.
Principe
L’intervention réalise l’ablation de la muqueuse en excès.
Avant l’intervention
- Arrêt du tabac recommandé, au moins un mois avant et un mois après l’intervention (le tabac peut être à l’origine d’un retard de cicatrisation).
- Arrêt d’une éventuelle contraception orale peut être requis, notamment en cas de facteurs de risques associés (obésité, mauvais état veineux, troubles de la coagulation).
- Arrêt d’un traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire
- Le rasage n’est pas nécessaire.
Type d’anesthésie
La nymphoplastie est le plus souvent réalisée sous anesthésie générale. Elle peut toutefois être faite sous anesthésie locale et sédation ou anesthésie locale pure, en fonction de la volonté de la patiente.
Modalités d’hospitalisation
Un accompagnant est obligatoire pour le retour à domicile (critère d’éligibilité à l’ambulatoire).
L’intervention
Plusieurs techniques chirurgicales ont été décrites. La plus simple consiste en une résection du bord libre de la lèvre : la résection longitudinale.
La plus utilisée est celle décrite par Bernard-Jean Paniel, la technique du lambeau. Elle semble procurer le meilleur résultat esthétique en préservant le bord libre pigmenté des petites lèvres.
Les suites opératoires
Chaque chirurgien a son protocole et le propose à sa patiente.
Un minime saignement dure 2 à 3 jours. Un gonflement et des ecchymoses sont habituels. Les suites opératoires sont en général peu douloureuses, ne nécessitant que des antalgiques simples. Une protection sera glissée dans le sous-vêtement.
Il est conseillé d’adopter un habillement ample (boxer plutôt que slip, jupe ou pantalon peu serré).
La toilette intime est réalisée avec un antiseptique habituel.
Le séchage de la zone opérée se fera par tamponnement plutôt que par frottement. Éviter le sèche-cheveux pour risque de brulure.
Les fils de sutures se résorberont en principe en huit à douze jours, date à laquelle la cicatrisation est obtenue. On conseille d’attendre 1 mois pour la reprise progressive d’une activité sexuelle.
Un arrêt de travail n’est le plus souvent pas nécessaire. On conseille d’attendre un à deux mois pour reprendre une activité sportive avec frottement ou appui vulvaire (type équitation ou cyclisme).
Le résultat
Les cicatrices s’estompent en 1 à 2 mois. Le résultat final est obtenu après 3 mois.
Le but de cette chirurgie est d’apporter une amélioration et non pas d’atteindre la perfection.
Les études rapportent un fort taux de satisfaction.











Les complications post-opératoires
- Les accidents thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire), bien que globalement très rares après ce type d’intervention, sont parmi les plus redoutables. Des mesures préventives rigoureuses doivent en minimiser l’incidence.
- Un saignement est rare mais peut nécessiter une reprise rapide.
- Un hématome peut nécessiter un geste d’évacuation.
- La survenue d’une infection est rare.
- Un retard de cicatrisation voire même une désunion des berges des sutures (lâchage de sutures) peuvent parfois être observés, allongeant les suites opératoires. Un geste à distance (reprise) sera alors envisagé.
- Une nécrose de la muqueuse observée dans certaines techniques opératoires peut être responsable d’un retard de cicatrisation.
- Une altération durable de la sensibilité est exceptionnelle, la sensibilité se normalise habituellement en 3 à 6 mois.